Saint-Pathus ► Tidiane Koïta, « miraculé » de la RN2 : son livre raconte l’accident de la route qui a changé sa vie 

Tidiane Koïta, adjoint au maire de Saint-Pathus, vient de faire publier un dernier roman autobiographique où il raconte sa « renaissance » après avoir survécu à un accident de la route. Rencontre avec l’auteur, mardi 8 juin. 

Tidiane Koïta est un « miraculé ». Ses collègues, sa famille et ses amis ont bien craint le pire quand ils ont appris l’accident dont il a été victime le 4 février 2020, en pleine campagne électorale, sur la route nationale 2 à hauteur de Thieux. Il était difficile de croire que Tidiane était toujours vivant, à l’intérieur de l’habitacle écrasé de sa Renault Clio. Il explique rapidement : « Un camion a violemment percuté la voiture à l’arrière. Il faisait nuit. Ça s’est passé très vite. » Gravement blessé, en urgence vitale, il avait été héliporté à l’hôpital Henri-Mondor à Créteil (Val-de-Marne). Il était resté dans le coma dix heures et placé quinze jours en réanimation. Tidiane a dû subir deux opérations chirurgicales au dos.

 

Il a raconté son histoire dans un  roman autobiographique, intitulé « Un jour, une autre vie ! Une deuxième naissance dans les fracas de tôle » et dans lequel il évoque « le tunnel blanc » : « Je me sentais apaisé. Je voyais des scènes de vie, rencontrais des personnes disparues que je connaissais. Je planais comme un oiseau. Ce n’était pas un rêve car tout était précis. Ce sont les seules choses de l’accident dont je me souvienne. »

L’après-accident a été pour lui une « deuxième vie » et peut-être même une troisième puisque Tidiane, originaire de Mauritanie, est arrivé en France en 1983. Le champion universitaire de basket a décroché deux doctorats, l’un en urbanisme, l’autre en sociologie, puis a travaillé dans différents cabinets d’élus. A l’époque de l’accident, Tidiane était directeur de cabinet du maire de Villepinte (Seine-Saint-Denis). En 2008, il a intégré la liste municipale de Jean-Benoît Pinturier, à Saint-Pathus, où il vit depuis vingt ans.Il est devenu adjoint au maire chargé de l’urbanisme en 2014 et de la jeunesse en 2020. 

Après l’accident, sa vie a été jalonnée de séances de rééducation. « La moelle épinière avait été touchée. Les chances de remarcher un jour étaient minces », se souvient l’auteur. Un mental d’acier comme l’ont la plupart des sportifs de haut niveau lui a permis de s’en sortir. Cependant le quotidien reste difficile car il a fallu, de nouveau, s’adapter à une nouvelle vie : conduire avec une voiture à boîte automatique, ne pas porter de charges de plus de cinq kilos, ne plus pouvoir entretenir le jardin et surtout s’accoutumer aux plaques et vis qui lui maintiennent le dos de l’intérieur. Il a surtout fallu réapprendre à marcher alors que les salles de rééducation étaient fermées à cause du confinement : « Pour me réhabituer, j’ai marché avec des béquilles pendant des heures dans le parc et dans les couloirs de l’hôpital. » 

Tidiane Koïta écrit aussi sur son passage à la mairie de Villepinte et de son départ quelques mois après l’accident : « Nous ne sommes pas quittés en bons termes. » 

L’auteur de plusieurs ouvrages dont un qui parle de Kaédi, sa ville natale revient également sur sa jeunesse, sa « première vie » passée en Mauritanie et sur ses études au Maroc avant son arrivée en France. 

Sun-Lay Tan

Rédacteur en chef

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