Fresnes-sur-Marne ► [Vidéo] Artisans couteliers : Luca et son père cultivent leur passion pour les lames damas

© Magjournal 77

Luca Rigaill est coutelier, spécialisé dans les lames damassées (communément appelées damas). Le métier et la passion lui ont été transmis par son père, Alain. Les artisans, père et fils, ont ouvert leur atelier, « Passion Damas » à Fresnes-sur-Marne, vendredi 27 mai. 

Le coutelier fabrique et vend des lames pas comme les autres. Luca explique : « Le damas  est constitué de plusieurs aciers pliés comme une pâte feuilletée les uns sur les autres. On révèle ensuite les motifs de la lame avec de l’acide. Le perchlorure de fer va creuser l’acier. La particularité de la lame est le tranchant exceptionnel. » Les lames damas sont composées d’un acier inoxydable et un autre plus ferreux. Au moment de l’affûtage, un deuxième motif est révélé.

Luca fabrique des couteaux de cuisine et de chasse. Il propose également des manches différents : il a ainsi monté un couteau avec un manche en résine incrustée d’ivoire de mammouth (autorisé à la vente), en mabre blanc ou encore un manche en bois d’amourette. La tranche du milieu peut-être en titane ou en laiton. . 

Alain, son père, lui a transmis la passion et le savoir-faire. Luca, formé à l’école de cuisine Ferrandi, a décidé de changer de métier et a fait le grand saut pendant les confinements : « Mon amour du couteau a commencé à l’école de gastronomie. » Alain raconte : « J’étais un collectionneur et j’ai commencé à fabriquer mes propres couteaux il y a une dizaine d’années. » Il regarde Luca, fièrement : « J’ai vu mon fils évoluer au fur et à mesure. » 

Le père a été formé à l’atelier Byro en Bretagne, en particulier à la forge. Il indique : « Pour fabriquer un couteau comme nous le faisons, il faut de l’enlèvement de matière »  

Les lames damas viendraient du Japon. Elles auraient été confectionnées pour que les sabres restent à la fois solides, souples et bien tranchants. D’autres historiens attribueraient l’origine aux Viking. Un couteau compte environ trois cent soixante couches. Pour un sabre, il en faut plus d’un millier. 

 

Sun-Lay Tan

Rédacteur en chef

Voir tous les articles de Sun-Lay Tan →