Seine-et-Marne ► Des non-vaccinés témoignent : « Nous ne sommes pas des anti-vax » 

Des habitants de Seine-et-Marne figurent parmi les 5,1 millions de Français de plus de 12 ans non-vaccinés contre le Covid-19. Magjournal a recueilli des témoignages tandis que la loi instaurant le pass vaccinal devrait entrer en vigueur samedi 15 janvier. 

Léna*, une habitante de Crécy-la-Chapelle, refuse d’être qualifiée d’ « antivax » puisqu’elle considère le vaccin « nécessaire » et qu’il « sauve des vies ». Si elle refuse qu’on lui inocule celui contre le Covid, c’est juste parce qu’elle a déjà les anti-corps. Elle explique : « J’ai été malade du covid en février dernier et guérie en mars. J’ai fait un test sérologique en novembre qui montrent un taux d’anti-corps supérieur à la normale. Alors pourquoi m’obliger à me vacciner ? C’est juste une question de bon sens. »

Pour Léna, le vaccin ne protège pas du virus et la personne malade reste contaminante : « Il atténuerait seulement en théorie l’apparition des formes graves mais l’organisme des personnes guéries seules du Covid sait déjà s’y prendre pour combattre le virus. » Végétarienne depuis huit ans, Léna prône une bonne alimentation accompagnée d’une hygiène de vie quotidienne pour se prémunir des maladies et renforcer son système immunitaire : «  Je préfère cela aux vaccins et médicaments en général. Et puis un vaccin dont le rappel serait à faire tous les six mois, il y a quand même quelque chose qui cloche non ? La façon dont le gouvernement menace ses citoyens et fait du chantage pour qu’on se vaccine, laisse à désirer. » Léna veut qu’on puisse donner la liberté de choisir et assure agir « en personne responsable » : « Je paye volontairement les tests PCR même lorsqu’ils étaient encore gratuits. Je ne veux pas être à la charge de la société. » Son choix a eu pourtant des conséquences dans sa vie professionnelle : « Beaucoup de mes partenaires et de mes clients m’ont tourné le dos. »  Autant dire que la déclaration du président de la République, la semaine dernière, sur son envie d’ennuyer les non-vaccinés ( en langage plus fleuri ), l’a choquée : « Ce n’est pas digne d’un président, qui dit vouloir rassembler les Français. Et le langage est complètement inapproprié. Emmanuel Macron divise les français sciemment et provoque la colère des non-vaccinés avec lucidité. » 

« Plats livrés à domicile et Netflix »

L’indignation est partagée par Grégoire, un habitant de Meaux, qui, lui aussi, refuse toujours de se faire vacciner malgré la pression de ses proches et surtout de sa compagne Mélanie. Celle-ci vient de recevoir sa troisième dose. Le Meldois, âgé de 30 ans, n’entend pas céder à la piqûre. Depuis la pandémie, la vie du couple a radicalement changé : « Le restaurant a été remplacé par les plats livrés à domicile et les séances au cinéma par Netflix. Pour les vacances, les voyages se font en voiture. » Jusqu’à présent, Grégoire pouvait s’en sortir en effectuant régulièrement un test de dépistage, grâce à la bienveillance de son médecin, qui lui fournit une ordonnance mais l’instauration du pass vaccinal dès samedi risque davantage de compliquer sa vie. 

Ses amis et sa famille ont voulu lui faire « entendre raison » mais le trentenaire n’est pas rassuré quant aux conséquences à long terme du vaccin malgré les avis du corps médical. Il affirme : « Nous n’avons pas suffisamment de recul. » Tout comme Léna, Grégoire ne se considère pas comme un « anti-vax » et encore moins comme un « complotiste » : « Je crois à la science, je suis professeur de physique-chimie. » 

Mélanie respecte le choix de son conjoint mais reconnaît que la vie familliale en pâtit. Ainsi, le refus de Grégoire de faire vacciner leur fille de 6 ans contre le covid crée des tensions. Réalistes ou résignés, ils savent qu’il faudra le faire, tôt ou tard. 

*Le prénom a été modifié 

Sun-Lay Tan

Rédacteur en chef

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