Dammartin-en-Goële ► Tractations immobilières : le maire dément « une rumeur » et dénonce de « basses manœuvres politiques »

Le conseil municipal de Dammartin-en-Goële s’est déroulé, mercredi 29 novembre, dans la salle Louis-Lumière devant une soixantaine d’habitants, dont plusieurs résidents des Vergers inquiets d’un projet immobilier concernant leur quartier. Une autre affaire portant sur des tractations entre des élus et des promoteurs immobiliers a également amené le maire à intervenir.

L’affaire des tractations présumées avec des promoteurs immobiliers, publiée dans le journal Le Parisien, mardi 28 novembre, a remué le conseil municipal. Des élus de la majorité feraient actuellement l’objet d’une enquête préliminaire conduite par la brigade de recherche de la gendarmerie de Meaux.

Le maire, Michel Dutruge, a affirmé : « Aujourd’hui, il n’y a aucun projet en cours et porté à notre connaissance. Nous nous battons contre l’urbanisation intensive de notre ville, dont les projets collectifs. Aucun élu n’a été convoqué par la gendarmerie dans le cadre d’une enquête ».

Pourtant, même si le maire s’attache à faire taire les « sons de cloche », l’enquête des gendarmes est bien réelle puisque plusieurs employés municipaux ont déjà été entendus. « C’est normal de recueillir des éléments solides avant d’entendre  les mis en cause » explique une source proche du dossier.

« Ces rumeurs infondées et les informations divulguées sont bien évidemment diffusées par des personnes mal intentionnées qui ont eu un lien, de près ou de loin, avec la municipalité. Nous prendrons les mesures nécessaires pour que la vérité soit rétablie » lâche le premier élu.

Les rumeurs courent alors que le PLU est en révision. « Nous ne toucherons pas aux zones N [Ndlr : zones naturelles et forestières].  Je pense qu’il est temps que les choses soient dites : la rancune, l’esprit de revanche et les basses manœuvres politiques, n’ont plus leur place dans le débat public à Dammartin. Honte à ceux qui attisent cette haine qui divise les Dammartinois ; leur seul objectif est de faire tomber la municipalité en place » a-t-il poursuivi.

« J’espère que vous allez porter plainte »

Stéphane Jabut, élu d’opposition (PS), a réagi : « Je ne sais pas à qui vous faites allusion et je ne me sens pas concerné. Ce qui est certain, c’est que les Dammartinois se posent des questions et, puisque vous parlez de diffamation, j’espère que vous allez porter plainte parce que l’image de Dammartin est ternie ».

Mise au point sur le quartier des Vergers

Le maire a également tenu à rassurer les habitants du quartier pavillonnaire des Vergers, venus en nombre à la séance du conseil. Ces derniers, inquiets, avaient lancé une pétition contre un projet de construction d’immeuble collectif au sein de leur quartier (lire notre article du 28 novembre).

« Je ne souhaite pas de projet immobilier collectif dans votre quartier. De plus, le Plan local d’urbanisme ne  le permet pas dans cette zone. La mairie n’a reçu aucune proposition de projet et aucun permis de construire n’a été déposé » a martelé Michel Dutruge. « Ce quartier n’a d’ailleurs pas vocation à accueillir ce type de logements » tranche-t-il.

La taxe d’aménagement passe de 5 à 20 %

Une étude démographique a estimé à 10 000 le nombre d’habitants en 2018 et à 12 000 à l’horizon de 2020-2022, à la clôture de la ZAC de la Folle-Emprince. « Depuis 2005, Dammartin connaît une situation où les promoteurs affluent sur la commune. Les projets auparavant initiés commencent à sortir de terre. Aujourd’hui, et conformément à mes engagements de campagne, je souhaite aller plus loin dans la lutte contre l’urbanisation intensive sur la commune » lance Michel Dutruge.

Pour l’endiguer, il a proposé, mercredi soir, de faire passer le taux de la part communale de la taxe d’aménagement de 5 à 20 %. La taxe s’applique à toutes les opérations de construction et d’aménagement dans certains secteurs de la commune, dont la future ZAC de la Folle-Emprince et le centre-ville.

Les six élus d’opposition se sont abstenus de voter la délibération au motif que « toutes les constructions avaient déjà étaient lancées ».